Congrès du Vinci du 13 décembre 2002
II existe de grandes disparités de rythme d'entrée dans la sexualité génitale. Mais l'âge des premiers rapports, qui est de 17 ans en France, est similaire dans tous les pays développés. C'est le même âge que dans les générations précédentes pour les garçons, alors que cet âge également de 17 ans pour les filles actuellement, a baissé depuis la fin des années 1970.
La prévalence des MST est considérée comme élevée
chez les adolescents sexuellement actifs. Elle est de 1% et les
adolescents représentent 3% du total des MST. Les MST les plus fréquentes
sont les infections génitales basses à Chlamydia Trachomatis et
les condylomes. Le caractère asymptomatique des infections à Chlamydia
chez la femme explique le rôle que joue ces infections dans la stérilité
tubaire et les grossesses ectopiques. L'extension du SIDA a conduit à
une incitation massive à l'utilisation des préservatifs. Ceux-ci
sont utilisés près de 3 fois sur 4 dès les premiers rapports.
Comme chez l'adulte, l'absence d'utilisation régulière des préservatifs,
la multiplicité des partenaires et l'utilisation de
drogues sont des facteurs de risque, ainsi que des antécédents
de gonococcie (mais pas d'autres MST) et de mycose génitale (surtout
chez le garçon).
Le traitement des MST de l'adolescent doit être simple et peu coûteux.
En cas d'urétrite ou de cervicovaginite il faut
systématiquement traiter par cyclines pendant 7 jours à cause
de Chlamydia Trachomatis. Pour le gonocoque, de plus en plus souvent antibio-résistant,
il est recommandé la ceftriaxone (Rocéphine®) 500 mg IM en
une injection unique. Le traitement du partenaire doit être systématiquement
prescrit. La prise en charge des condylomes a bénéficié
de nouveaux traitements plus faciles d'emploi et plus efficaces : podophylotoxine
(Condyline®) et imiquimod (Aldara®). En cas de MST, une sérologie
VIH et une vaccination par l'hépatite B doit être systématiquement
proposée. Le dépistage d'une infection à Chlamydia chez
toute adolescente sexuellement active a été proposé.
En dehors de la plus fréquente utilisation des préservatifs, il est démontré que les messages préventifs n'ont en rien modifié les comportements sexuels des adolescents quant à l'âge des premiers rapports, l'orientation sexuelle, le nombre de partenaires ou les pratiques sexuelles. En revanche, le préservatif est effectivement utilisé comme contraception (alternative ou additive).
Enfin, l'épidémiologie des MST va peut-être modifier à nouveau nos pratiques avec le retour par l'Est de la syphilis et la fréquence des gonococcies de l'adolescent en Russie et aux USA, à moins que l'herpès ou une nouvelle virose ne soit le prochain acteur de ce combat très ancien des médecins contre ces maladies.