Collège de Gynécologie du Centre-Val de Loire

 

Marqueurs de risque artériel
Loïc Capron
Université de Paris VI, Service de Médecine Interne, Hôtel-Dieu, 75181 Paris Cedex 04, France

 

L’athérosclérose est la plus commune et la plus meurtrière des maladies artérielles : on estime, par exemple, à 120 000 le nombre annuel des infarctus du myocarde en France, avec une mortalité qui atteint 50 % à un mois.

Les causes de l’athérosclérose ne sont pas connues avec certitude. D’abondants travaux épidémiologiques ont identifié des variables qui s’associent à une fréquence accrue des accidents ischémiques liés à l’athérosclérose (principalement coronaire). Elles sont physiologiques (âge, sexe ou hérédité), pathologiques (anomalies des lipides sanguins, hypertension artérielle ou diabète sucré) ou liées à des habitudes de vie (tabac, alimentation ou l’activité physique). Il s’agit de marqueurs (ou indicateurs) de risque.

Un marqueur accède au rang de facteur de risque quand des essais cliniques ont prouvé que son amélioration par une thérapeutique réduit effectivement l’incidence des manifestations ischémiques. Le mieux établi des facteurs de risque est actuellement l’hypercholestérolémie : les médicaments qui la diminuent (statines et, dans une moindre mesure, fibrates) préviennent efficacement la maladie coronaire et en améliorent le pronostic. En revanche, la carence œstrogénique post-ménopausique reste un simple marqueur : on n’a pas montré que le traitement hormonal substitutif influence significativement le cours de la maladie coronaire.

Un facteur de risque devient une cause s’il est une condition indispensable au développement de la maladie artérielle. Aucune cause authentique n’est encore établie. L’hypercholestérolémie n’atteint pas ce niveau étiologique puisqu’une proportion notable de malades athéroscléreux ont une cholestérolémie considérée comme normale.

Marqueurs et facteurs de risque ont amélioré notre compréhension de l’athérosclérose, et fourni des armes utiles pour en diminuer les ravages. La question étiologique reste pourtant incomplètement résolue. Les recherches doivent être poursuivies, à l’affût de causes potentielles dont nous avons jusqu’ici sous-estimé l’influence, ou même complètement ignoré l’existence.

haut de page